Evènementiel : autres pratiques d’effluves yogiques
”Vous prenez une douche pour laver votre corps quand il est sali. Et que faîtes-vous pour laver votre âme ? (Yogi Bhajan)
”L'essence de la Kundalini, de la Puissance est transcendante, subtile, sauvage. Installée dans la sphère du cœur, elle revêt la forme d'un serpent endormi. En son ventre gisent le soleil, la lune, les constellations ... Tout l'Univers. (Kundalini Vijna Narahasya Lakshman Joo)
Explorations sauvages et féroces d’un Kundalini Yoga primal, archaïque voire minimaliste et toujours non-violent.
Pratiques des profondeurs, la splendeur étant le maître spirituel qui nous invite à la réconciliation.
Considéré par certains comme le « yoga originel » ou Raj Yoga (yoga royal) dans la mesure où il réunit dans le corpus de ses techniques de nombreuses formes de yoga, comme autant d’arborescences.
Particulièrement puissant dans ses effets, sa technologie est basée sur une poésie corporelle sous forme de « Kriya » porté par le souffle et ses entre-deux (respirations spécifiques variées et sophistiquées ou par un souffle libre), et qui intègre un temps de dépose (relaxation) et toujours de méditation avec ou sans mantra : notre ivresse contemplative, à chaque séance.
Comme autant de maillons unifiés d’un seul corps qui bouge, rassemblés en un même lieu, dans un même flux.
Corps en mouvement qui se sent, se jouxte, se frôle, se plie se déplie et s’imbrique parfois pour se relier à l’invisible dans l’océan de l’espace.
Se laisser vibrer : l’énergie des profondeur qui, pulsée, vient remplir la sphère du cœur pour notre floraison par l’intelligence d’un corps libéré, détendu, spacieux, léger, ouvert.
Alors la joie s’installe, une joie tranquille et sans objet.
Dans cette résonnance, le Kundalini Yoga transmis par l’interface de nos écrans partagés reste un outil à tisser le lien humain, le lien cosmique et à nous dilater dans cette vibration. La présence de l’autre est palpable, sans distanciation.
Dans l’indifférencié, reconnaître que l’autre est mon miroir, une facette de l’Un qui se pressent ici, depuis nos salons respectifs.
Parce que l’univers se gausse des outils, la conscience se goûte elle-même dans toutes ces explorations.
A nous de faire de ces supports de transmission un vrai lieu d’expression d’innocence, de passions brûlantes et de liberté.
Entendre un Gong pour la première fois est un défi surprenant et quasi-unique dans l’expérience du son. Il s’agit d’un « instrument musical » différent de tous les autres, à la fois dans son comportement et dans ses effets sur celui qui l’accueille : les sons qui émanent d’un Gong ont un pouvoir très puissant sur le mental et sur le corps des receveurs.
Sa sonorité calme l’esprit tout en stimulant l’activité cérébrale, en particulier l’imagerie, et le corps rendu disponible retrouve sa sensorialité, sa sensitivité : la sensation.
Par cette ouverture d’un corps ouvert, le stress et la douleur diminuent en dénouant les tensions tant physiques qu’émotionnelles.
Les centres énergétiques « chakra » interagissent et se coordonnent, le Gong stimulant leur rayonnement au point que le receveur se libère naturellement d’éventuels schémas émotionnels limitants.
En ce sens, le Gong est thérapeutique : il active nos capacités d’autoguérison.
Lorsque le Gong est joué, cela crée un environnement sonore envahissant : de multiples vibrations entrent en interaction entre elles de façon aléatoire. C’est pourquoi il émane du Gong une richesse sonore pratiquement illimitée.
L’art du Gong dans la voie du Kundalini Yoga est résolument orienté vers le développement de soi sur tous les plans de l’être.
Issus des mémoires collectives, les peurs (stress) se fixent au-delà de la conscience, sous le plancher : cet espace palliatif appelé subconscient.
Tout ce qui est dans le subconscient peut être mis en lumière et quand l’éclairage se fait, les solutions aux problématiques sont rendues possibles.
C’est un voyage vers un autre état de conscience : une autre dimension où tout se joue « hors contrôle » : le Gong débusque et déloge cet « ancien » connu ou inconnu, libérant l’espace intérieur au renouveau pour retrouver équilibre et harmonie, notre état originel de joie tranquille.
”Le son du Gong est le son primordial de l’Univers, sa puissance vibratoire créatrice. Il est comme une mère et un père engendrant le monde et l’esprit. C'est de lui que viennent toutes les musiques, tous les sons, tous les mots. Il est le noyau du Verbe. Qui interprète le Gong interprète l'Univers. (Yogi Bhajan)
”Si vous permettez au son de vibrer en vous, libre de toute attente, alors vous verrez l'invisible, vous entendrez l'inouïe, vous sentirez ce que l'on ne peut sentir que par le corps : la sensation pure. (Louis Anza)
Le Naad Yoga est l’expérience des vibrations sonores affectant le corps, le mental et l’esprit à travers les mouvements de la langue, de la bouche et les modifications des substances chimiques dans le cerveau. Chanter produit des endorphines, les hormones du bonheur! Ainsi nous laissons la composition chimique des fluides dans le cerveau altérer la conscience que nous avons de nous-même par le chant.
Le Naad est la colle ou le médium qui relie le petit moi qu’est l’individu au grand Soi Universel, dans l’indifférencié : c’est l’harmonie vibratoire à travers laquelle l’Infini peut être expérimenté par le méditant en réglant sa fréquence vibratoire sur celle de l’univers.
Car le chant, dans la répétition, est méditation : il nous amène dans un autre état de conscience, celui dans lequel l’espace et le temps se disloquent peu à peu, celui dans lequel l’être retrouve sa vastitude, son infinitude.
Et la joie s’incarne : une joie béate, une joie sans objet se cristallise en nous.
En fin de séance, quand le silence fait place au chant, quand il devient musique, qu’il rempli l’espace du dedans comme du dehors, dans une assise immobile, on peut entrer dans le Simran : le souvenir du divin qui est en nous.
Parfois le mantra s’étire encore, se déroule intérieurement comme un écho : le chant de l’âme, portée par le souffle à chaque instant.
Un voyage sonore est un vagabondage au grès des sons et des voix qui rentrent en relation avec le receveur.
Allongé, le corps ouvert et détendu, les sons qui circulent nous impactent, les vibrations nous traversent et interagissent avec nous.
L’invitation est de faire l’expérience de nouvelles fréquences qui vont pénétrer en nous et rentrer en résonance avec chaque parcelle de notre être par ce véhicule qu’est notre corps : les sens, la peau et l’eau « de vie » qui coule en nous.
En effet, l’eau est le vecteur par lequel les sons circulent le plus vite.
L’eau présente dans notre corps est ici conductrice d’un flux sonore et vibratoire qui vient régler notre fréquence interne aussi simplement que celle d’un poste radio : ce qui crépite, grince, secoue et hache s’alignera pour une circulation d’ondes plus fluides mettant en vibration toutes nos fonctions biologiques.
S’ensuit une profonde régénération de tout notre système nerveux et cellulaire.
Pour l’âme : une aventure vibratoire
Pour le mental : une épopée musicale
Pour le corps : une profonde détente
Et le chant du silence prolongera le frémissement.
”Abandonne tout pendant un instant, dans l'éternité, et sois simplement. C'est la majesté de l'Être. (Mooji)
Cette forme de yoga qu’est la Danse de Shiva, Tandava, Danse Cosmique, nous apprend à jouir des plaisirs simples si l’on se pose comme observateur de Soi. Pour parvenir à cette présence profonde, il est indispensable que notre corps, cet instrument merveilleux, soit parfaitement accordé. C’est là où intervient la sensorialité. Restaurer toutes ces fonctions, afin de retrouver notre goût à la vie, d’y être intégralement disponible avec tous nos sens, nos désirs et passions.
Le désir est le mouvement de l’univers, l’essence même de ce qui nous donne la sensation de vie et d’intensité. C’est l’une de nos plus grandes forces !
Dans sa forme absolu : sans le rendre dépendant d’un objet: sans objet de désir.
Quand on fait Tandava, la danse sacrée de Shiva, il n’y a pas d’idée particulière, juste la sensation. Bouger, vibrer et sentir ce qui se passe.
Et dans ce frémissement du corps, le Spanda : présence détendue mais continue au monde.
Et plus le corps frémis dans la détente, dans sa présence au monde, plus une joie profonde de la vie dans une spontanéité naturelle s’inscrit.
C’est ce qui se passe quand on est dans la présence des choses : on redevient comme un enfant qui s’émerveille de tout !
”Réinvestir le corps, la sensibilité du corps par les sens. Il y a une qualité d'éveil déjà présente dans le corps. Le laisser aller dans cette direction pour nous y conduire. Comme une cellule qui explose et envahi soudainement la totalité du Cosmos, dans un frémissement constant. (Daniel Odier)
”Dans la Sadhana vit le sâdhu. Dans la Sadhana pleut le nectar de l’amour divin. Dans la Sadhana viennent les bénédictions de simran, la conscience et la compréhension divines. Dans la Sadhana se trouve la méditation du Raja Yoga. Dans la Sadhana se voit la gloire de Dieu. Dans la Sadhana s’exprime l’infini. La Sadhana est la méditation quotidienne du sâdhu. Oh yogi! Deviens un avec Dieu! » (Yogi Bhajan)
La sadhana est une pratique spirituelle gratuite et ouverte à tous, pratiquant de yoga et autres, sans aucune intention religieuse de quelque tendance que ce soit.
La Sadhana est une pratique spirituelle quotidienne.
Quand nous la partageons au lever du jour : cette pratique délicieuse où les énergies cosmiques et telluriques se rencontrent nous permet d’élever notre énergie individuelle dans celle du groupe vers l’Universel, élevant ainsi notre conscience et notre fréquence vibratoire.
Pratiquer la « Sadhana » quotidiennement est une autodiscipline (qui s’exprime ici dans la pratique du Kundalini Yoga).
S’engager à pratiquer chaque jour permet de créer une habitude, qui élève peu à peu le niveau de conscience : changer la fréquence du poste radio.
La Sadhana est ainsi le point de départ d’un voyage intérieur qui commence par l’effort de l’engagement dans l’endurance : constant et régulier chaque jour.
Cet effort quotidien est un accomplissement en soi car c’est une discipline, un combat contre l’adversité du mental : Yogi Bhajan disait « Vous faite la Sadhana pour vaincre votre paresse, votre ego, votre stupidité, avec l’essence de votre engagement. »
Au fil du temps, la Sadhana est vécue sans lutte et sans résistance : elle devient alors Aradhana : une attitude joyeuse.
Ainsi, plus aucun effort n’est requis : seul le sentiment positif de l’expérience demeure. Il est dit que le mental est alors capable de se relier au Soi Universel.
Mais Aradhana n’est pas l’aboutissement du voyage intérieur mais une étape de l’ascension (grande en soi déjà).
Au fil du temps, le chemin se poursuivra vers Prabhoupati : littéralement « épouse de Dieu ».
La pratique ne reposera alors plus sur les engagements initiaux car elle est un état de neutralité dans lequel toute chose est expérimentée comme harmonieuse.
C’est un état de maîtrise : un chemin d’éveil.