Autres Yogas dans la Tradition Shivaïste du Cachemire

 

Explorations en ligne comme en salle

Je pensais, je m'étirais, j'étais une. Une qui rampe, qui s'enroule, qui s'élève. Une qui espère toucher la lumière au plus près de sa source. (Christine Van Acker)

Solstices et équinoxe, lunaisons, saisons : autant de cycles cosmiques que l’on incarne

 


Espaces charnières -passages d’un état à un autre- intervalles du changement, tous les cycles cosmiques que l’on incarne sont des points de bascule qui nous impactent : des tunnels. Temps collectifs d’articulation de ces changements, ces célébrations alignent notre fréquence vibratoire aux glissements d’énergie : ce sont des temps initiatiques où chacun étant son propre guide spirituel peut avancer sur sa voie en une fréquence propice à leur accomplissement. Et le corps reste le vecteur sensoriel par lequel les expériences se goûtent intensément dans la Présence.

La pratique de ces Yogas dans la résonance de l’énergie cosmique -Kundalini-  ouvre inéluctablement la voie à l’expansion dans l’Un – AGENDA-INSCRIPTIONS


KaliPuja

Rites Tantriques – Ode à la Déesse Kali

La tradition de ce Yoga Tantrique et spécifiquement au travers des Kali Puja évoquées ici propose à tout individu d’assimiler le processus de la mort comme faisant partie intégrante de la vie, en générant toutes formes de renouvellement possible en tout ce qui est, tant dans le monde phénoménal que la nature même de son existence incarnée : son corps physique comme son corps mental.

 

Ainsi, dans l’acte de mourir à soi-même, il y a la possibilité de se libérer des fardeaux restés figés dans notre structure : mourir pour renaître vierge à nous-même de tout schéma relevant du passé : le passé sera mort lorsqu’on cessera de lui donner un souffle de vie.

Ces pratiques un peu provocatrices, souvent engageantes et tendrement féroces abordent différents concepts de la mort faisant partis intégrante des rituels à la Déesse Kali dans le Puja Yoga au cœur de la tradition Shivaïque Cachemirienne.

Mon corps est une offrande déposée à la nuit : je m’ouvre et m’offre à elle, à la noirceur de mes ténèbres, mes inconnues.

Je signe un arrêt, halte incertaine dans l’état de veille, j’erre dans l’état de rêve, prête à me faire dévorer dans le sommeil profond.

Dans l’indécence sans peur, je m’abandonne au grand mystères de la nuit, à l’absolu. (Anonyme – Dévot de Kali)

Alors le chant du silence prolonge le frémissement du corps dans l’épaisseur d’un espace qui nous englouti, telles les ténèbres au sein de la nuit profonde chaque soir, et qui nous recrachent au matin !

Combien nécessaire est-il de mourir à chaque jour, de mourir à chaque minute de toute chose, et du moment qui vient de passer ? Sans la mort il n'y a pas de renouvellement. Sans la mort il n'y a pas de création. (Krisnamurti)

Tandava – Danse Cosmique

La grande danse de Shiva – Mouvement Perpétuel

Cette forme de yoga qu’est la Danse de Shiva, Tandava, Danse Cosmique, nous apprend à jouir des plaisirs simples si l’on se pose comme observateur de Soi. Pour parvenir à cette présence profonde, il est indispensable que notre corps, cet instrument merveilleux, soit parfaitement accordé. C’est là où intervient la sensorialité. Restaurer toutes ces fonctions, afin de retrouver notre goût à la vie, d’y être intégralement disponible avec tous nos sens, nos désirs et passions.
Le désir est le mouvement de l’univers, l’essence même de ce qui nous donne la sensation de vie et d’intensité. C’est l’une de nos plus grandes forces !
Dans sa forme absolu : sans le rendre dépendant d’un objet: sans objet de désir.

 

Quand on fait Tandava, la danse sacrée de Shiva, il n’y a pas d’idée particulière, juste la sensation. Bouger, vibrer et sentir ce qui se passe.

Et dans ce frémissement du corps, le Spanda : présence détendue mais continue au monde.

Et plus le corps frémis dans la détente, dans sa présence au monde, plus une joie profonde de la vie dans une spontanéité naturelle s’inscrit.

C’est ce qui se passe quand on est dans la présence des choses : on redevient comme un enfant qui s’émerveille de tout !

Réinvestir le corps, la sensibilité du corps par les sens. Il y a une qualité d'éveil déjà présente dans le corps. Le laisser aller dans cette direction pour nous y conduire. Comme une cellule qui explose et envahi soudainement la totalité du Cosmos, dans un frémissement constant. (Daniel Odier)

Bain de Gong

Sons Guérisseurs – Rayonnement Vibratoire

Entendre un Gong pour la première fois est un défi surprenant et quasi-unique dans l’expérience du son. Il s’agit d’un “instrument musical” différent de tous les autres, à la fois dans son comportement et dans ses effets sur celui qui l’accueille : les sons qui émanent d’un Gong ont un pouvoir très puissant sur le mental et sur le corps des receveurs.

Sa sonorité calme l’esprit tout en stimulant l’activité cérébrale, en particulier l’imagerie, et le corps rendu disponible retrouve sa sensorialité, sa sensitivité : la sensation.

Par cette ouverture d’un corps ouvert, le stress et la douleur diminuent en dénouant les tensions tant physiques qu’émotionnelles.

Les centres énergétiques “chakra” interagissent et se coordonnent, le Gong stimulant leur rayonnement au point que le receveur se libère naturellement d’éventuels schémas émotionnels limitants.

En ce sens, le Gong est thérapeutique : il active nos capacités d’autoguérison.
Lorsque le Gong est joué, cela crée un environnement sonore envahissant : de multiples vibrations entrent en interaction entre elles de façon aléatoire. C’est pourquoi il émane du Gong une richesse sonore pratiquement illimitée.

L’art du Gong dans la voie du Kundalini Yoga est résolument orienté vers le développement de soi sur tous les plans de l’être.

Issus des mémoires collectives, les peurs (stress) se fixent au-delà de la conscience, sous le plancher : cet espace palliatif appelé subconscient.

Tout ce qui est dans le subconscient peut être mis en lumière et quand l’éclairage se fait, les solutions aux problématiques sont rendues possibles.

C’est un voyage vers un autre état de conscience : une autre dimension où tout se joue « hors contrôle » : le Gong débusque et déloge cet « ancien » connu ou inconnu, libérant l’espace intérieur au renouveau pour retrouver équilibre et harmonie, notre état originel de joie tranquille.

Le son du Gong est le son primordial de l’Univers, sa puissance vibratoire créatrice. Il est comme une mère et un père engendrant le monde et l’esprit. C'est de lui que viennent toutes les musiques, tous les sons, tous les mots. Il est le noyau du Verbe. Qui interprète le Gong interprète l'Univers. (Yogi Bhajan)

Cercle de Mantra

Chants Sacrés – Espace Méditatif du Naad Yoga

Si vous permettez au son de vibrer en vous, libre de toute attente, alors vous verrez l'invisible, vous entendrez l'inouïe, vous sentirez ce que l'on ne peut sentir que par le corps : la sensation pure. (Louis Anza)

Le Naad Yoga est l’expérience des vibrations sonores affectant le corps, le mental et l’esprit à travers les mouvements de la langue, de la bouche et les modifications des substances chimiques dans le cerveau. Chanter produit des endorphines, les hormones du bonheur! Ainsi nous laissons la composition chimique des fluides dans le cerveau altérer la conscience que nous avons de nous-même par le chant.

Le Naad est la colle ou le médium qui relie le petit moi qu’est l’individu au grand Soi Universel, dans l’indifférencié : c’est l’harmonie vibratoire à travers laquelle l’Infini peut être expérimenté par le méditant en réglant sa fréquence vibratoire sur celle de l’univers.

Car le chant, dans la répétition, est méditation : il nous amène dans un autre état de conscience, celui dans lequel l’espace et le temps se disloquent peu à peu, celui dans lequel l’être retrouve sa vastitude, son infinitude.

Et la joie s’incarne : une joie béate, une joie sans objet se cristallise en nous.

 

En fin de séance, quand le silence fait place au chant, quand il devient musique, qu’il rempli l’espace du dedans comme du dehors, dans une assise immobile, on peut entrer dans le Simran : le souvenir du divin qui est en nous.

Parfois le mantra s’étire encore, se déroule intérieurement comme un écho : le chant de l’âme, portée par le souffle à chaque instant.

La Sadhana

Pratique spirituelle quotidienne

sadhana

Dans la Sadhana se trouve la méditation du Raj Yoga, dans la Tradition. Ce yoga, c'est l'art d'arrêter de résister à ce qui présente. C'est arrêter de chercher un autre état que celui dans lequel on est dans l'instant. C'est l'art de l'abandon. C'est l'art de la paix. La seule paix c’est de se voir tel que nous sommes, avec nos antagonismes, avec nos dissonances. Et aimer Cela. (Eric Baret)

La sadhana est une pratique spirituelle gratuite : qui n’a ni but ni objet ni attente. Une offrande que l’on se fait. La matin à l’aube, le soir au crépuscule, milieu de la journée : lorsque l’espace s’ouvre et que l’élan se manifeste, par-delà tout dogme. C’est l’appel de l’âme, la voie du Cœur.

La Sadhana est une pratique spirituelle quotidienne.
Quand nous la partageons au lever du jour : cette pratique délicieuse où les énergies cosmiques et telluriques se rencontrent nous permet d’élever notre énergie individuelle dans celle du groupe vers l’Universel, élevant ainsi notre conscience et notre fréquence vibratoire.

 

Pratiquer la « Sadhana » quotidiennement est une autodiscipline (qui s’exprime ici dans la pratique du Kundalini Yoga).

S’engager à pratiquer chaque jour permet de créer une habitude, qui élève peu à peu le niveau de conscience : changer la fréquence du poste radio.

 

La Sadhana est ainsi le point de départ d’un voyage intérieur qui commence par l’effort de l’engagement dans l’endurance : constant et régulier chaque jour.

Cet effort quotidien est un accomplissement en soi car c’est une discipline, un combat contre l’adversité du mental : Yogi Bhajan disait « Vous faite la Sadhana pour vaincre votre paresse, votre ego, votre stupidité, avec l’essence de votre engagement. »

Au fil du temps, la Sadhana est vécue sans lutte et sans résistance : elle devient alors Aradhana : une attitude joyeuse.

Ainsi, plus aucun effort n’est requis : seul le sentiment positif de l’expérience demeure. Il est dit que le mental est alors capable de se relier au Soi Universel.

Mais Aradhana n’est pas l’aboutissement du voyage intérieur mais une étape de l’ascension (grande en soi déjà).

Au fil du temps, le chemin se poursuivra vers Prabhoupati : littéralement  « épouse de Dieu ».

La pratique ne reposera alors plus sur les engagements initiaux car elle est un état de neutralité dans lequel toute chose est expérimentée comme harmonieuse.

C’est un état de maîtrise : un chemin d’éveil.